J’ai la personne poussée, passée sans doute, la planète tombée, je suis existé seulement, c’est bête, c’est tout vite d’âmes aphasiques, je suis par la tête (coupée, cassée), la tête ivre par les astres, les sphères, les mécaniques théologiques, des voix qui tournent et non pas le sens, je suis roulé au bord de plusieurs rues, abattu après l’école dans mon tissu intime qui fait la belle moiteur des sexes, j’ai la personne qui se traîne, qui imite le petit rampant qu’on dirait la rivière aux déchets, moi aussi, je me jette, nous aussi, on ne s’envole plus, j’ai aussi l’être des prières qui sera le tireur fou (les tireurs fous sont toujours croyants) : on voit les trous que ça fait, ça fait une paix du monde, ma chair, ta chair, on avale ça et j’ai le corps à la haine dans tous les cas de vide terrestre.
Moi, les grands cœurs noirs,
On s’imagine les bontés qu’on peut,
La peau, la peau, c’est la peur qui m’habille trop petit.
C’est nous le spectacle, la petite horreur des images, l’applaudissement des choses, on se brise les matières premières, on invite la Personne qui est la vie blanche, sans lieu, je suis à ses pieds ou je suis complètement dans ses bras même si ça n’a jamais existé, parfois, on veut monter par le chemin court, et arrivé au léger tremblement des cuisses, c’est tout de suite l’admirable paysage, je suis grand lit d’amour avec conifère féminin sans déchirure, d’ailleurs, je suis interdit de déchirure, c’est condamné, ce conifère qui est le seul lieu où je suis ensemble, moi, les objets que je me fais, moi, la langue très close ( peu importe celle que j’entends ou celle que j’apprends, je me la détruis dans le coffre qui est sur mes épaules ), je dis feu et c’est lost si calciné, ma chair, ta chair, moi, c‘est le sac jeté sur une épaule qui contient le solitaire en toute situation de rencontre, moi, c’est le garçonnet pas encore, la fillette pas tout à fait, pas de sourire sur rampes d’escalier, pas plaisir et déjà vieilles érections, pas Personne, plusieurs chutes mortelles et je me donne au moindre étourdissement, pas pleurer dans le désir plaqué lumière, on dit belles cassures, je cherche belles brûlures.
Moi, les âmes malades,
Le souillé de la vraie chose,
Moi, la mécanique paradoxale,
Le corps tombé en bas de sa chaise
Dans sa musculature douloureuse,
Moi, pas chair de Dieu
Fait hommes propres, femmes et enfants des merveilles,
Moi, pas le conte de fée de la chair,
Moi, le pauvre qui est par millions
Et qui m’habite tout.
Je suis le peu d’êtres qui restent, il y a les cadavres sur les autres ( on fait des tas et on s’enivre ), on voit des crânes qui parlent par eux-mêmes, roulés, renversés, rouli-roulant, monter, descendre, ouvertes les grandes bouches du sens, on voit les crânes, mais on ne voit pas le reste, ma chair, ta chair, on goûte à ça, c’est mourir plus vite, on entre aux effondrements, j’ai le corps à donner, le corps à maman, à papa, le corps à sœurette, à frérot, je suis le corps à beaucoup trembler, à beaucoup finir, je ne fais pas lieu, je fais le rien qui est bien joli avec neige folle et soleil d’hiver, je fais le monde en moins pour l’instant, je fais tête parlante, mais je ne me souviens pas.
Ça, c’est tout additionné dans mes phrases de théâtre ou plus loin,
Sans clarté, donné, donné seulement,
Et je vais avec les anges exterminés.
Je suis né comme un couteau
Et j’ai un jour crevé une peau qui a tout changé.
Je suis deux langues malades,
Deux langues-nations errantes sur grandes scènes avec décors,
J’ai la maladie de ça en images
Et la pseudo-langue des événements de la Terre.