Les portes de la Bibliothèque

Points de mire de la collection

Les portes de la Bibliothèque

Pour entrer dans la Bibliothèque du Parlement depuis l’édifice du Centre, vous devez franchir deux paires de portes distinctes. L’histoire de ces portes remonte à 1859, alors que la construction de l’édifice en était à l’étape de la planification. En effet, après avoir été témoin des ravages du feu, le bibliothécaire parlementaire de l’époque, Alphéus Todd, déclare que l’édifice doit être fait de matériaux non combustibles et à l’épreuve des flammes. C’est ainsi que, à la fin des travaux en 1876, la Bibliothèque se tient à l’écart de l’édifice principal, duquel elle est reliée uniquement par un long corridor. Au bout de ce corridor se trouvait l’entrée de la Bibliothèque. Sous une arche de style néogothique se tenait d’abord une paire de portes de chêne massives ornées de sculptures représentant la faune canadienne. Puis, juste derrière ces portes se trouvait une seconde paire de portes, plus modestes. Suivant les recommandations de M. Todd, ces lourdes portes de fer ont été érigées afin de créer un pare-feu entre la Bibliothèque et l’édifice du Centre. 

Ces portes de fer jouent un rôle crucial le soir du 3 février 1916, alors qu’un incendie se déclare dans la salle de lecture de la Chambre des communes. Le feu devient rapidement hors de contrôle et l’alerte est donnée. À l’intérieur de la Bibliothèque, Michael Connolly MacCormac, le commis de bibliothèque en service, ordonne la fermeture des portes de fer alors qu’une bouffée de chaleur et de fumée se fait ressentir. Quelques minutes plus tard, seules ces portes séparent la Bibliothèque du brasier qui consume l’ancien Parlement dans son intégralité. Grâce à la prévoyance de M. Todd et à la rapidité d’esprit de M. MacCormac, les portes de fer ont fait de la Bibliothèque l’unique vestige de l’édifice du Centre de l’époque.

Malgré la reconstruction de l’édifice du Centre, l’entrée de la Bibliothèque reste sensiblement la même jusqu’en 1979, année où elle subit d’importantes mises à jour. Les portes de chêne sont alors retirées et remplacées par des portes coulissantes activées à l’aide d’un détecteur de mouvement. Même modernisée, l’entrée conserve son caractère patrimonial. Des répliques de six des huit animaux qui décoraient les anciennes portes ornent le cadre des portes coulissantes. Au-dessus des portes, se trouve toujours le large panneau sculpté où figure un chien rongeant un os, guetté de prêt par un second, aux allures sauvages. Finalement, toujours à leur emplacement initial, trônent les vieilles portes de fer peintes de la même couleur que les boiseries qui les entourent. Selon la tradition, les visiteurs touchent les portes en passant le pas afin de s’assurer qu’elles sont encore bien là pour protéger la Bibliothèque.

Détails

  • Les deux portes de fer mesurent chacune 143 cm de haut sur 71 cm de large.
  • Les portes coulissantes ont été conçues par Eleanor Milne, sculpteure du Dominion.
Photo en noir et blanc de l'entrée de la bibliothèque en 1908.
Entrée d’origine, munie de portes battantes en chêne.
Entrée de la bibliothèque vue de l’édifice du Centre - montrant les boiseries et les arches qui l'entourent.
Entrée actuelle, munie de portes coulissantes vitrées en pin canadien.
Portes de fer et sculptures sur bois qui recouvrent les murs de chaque côté.
Les portes de fer, vues de l’intérieur de la Bibliothèque.